2023 :
2021 :
Quand on me demande ce que je fais, je dis simplement que je suis graphiste - mais c’est à mieux définir. Je me suis toujours dit que si ce n’était pas des projets qui m’intéressaient, je préférais faire autre chose que du design graphique et qu’il fallait que je me sente concernée par les milieux pour faire un travail qui puisse me correspondre au mieux.
C’est pourquoi j’ai évolué assez facilement vers le milieu associatif où la part du social est importante afin de pouvoir construire des projets en collectif et de les rendre plus enrichissants.
Être à la source de l’écriture du projet est une manière d’élargir son éventail d’actions et de pouvoir proposer des solutions plus diversifiées et englobantes. Cette possibilité d’aller de la création d’une charte graphique à son application a été une expérience décisive dans l’appréhension et le positionnement de mon travail. Cela m’a aidée à comprendre l’importance de la diversification des mises en place graphiques pour ne pas cesser d’apprendre de nouvelles choses et dépasser ses compétences. Ma manière de travailler essaie donc - au mieux - d’englober le maximum d’outils pour pouvoir apporter une vision adaptée et être à cheval sur plusieurs domaines.
J’aime pouvoir parler de “Facilitation graphique” car cela ne parle pas de moyen à proprement parler mais de l’idée d’apporter des solutions à une question de communication. Et cela va avec l’idée de renforcer les connexions entre les différents acteurs d’un même projet pour arriver à une entité propre.
Ce positionnement est impératif - à mon sens - et nécessite de s’imprégner plus longuement du contexte : en saisir toutes les nuances ; Pour être la plus réactive dans les solutions apportées.
Et dans cette ligne directrice, mon expérience en tant qu’administratrice d’une association pendant 2 ans m’a permise d’apporter une profondeur nouvelle à ma manière de travailler en ayant conscience de l’enjeu fondamental d’une bonne communication aussi bien externe qu’interne.
Le schéma est alors devenu un biais de transmission privilégié pour apporter une visualisation à des changements organisationnels et leur conférer un poids décisionnel d’évolution de la structure.
Ces questions de gouvernance et les façons de les transmettre étaient un axe fort de l’évolution de la notion de hiérarchie au sein de l’association. Cela devait aussi permettre d’adapter la manière de fonctionner à son histoire et de permettre à qui le veut d’être actrice/acteur de changement afin que chacun.e se sente concerné.e par la santé structurelle de son milieu de travail.
En parallèle de cette activité, j’ai continué à rêver et à faire de nouvelles choses. Cela peut sembler banal mais il est très facile de tomber dans une routine qui ne nous fait plus questionner notre activité, qui nous enferme. Et sans ce perpétuel cheminement, il me semble que j’aurais du mal à être créative longtemps.
C’est dans cette optique que la réalisation de fresque en collectif est un axe de mon travail qui me permet de continuer à explorer certaines formes artistiques au contact d’autres créatives/créatifs. Réfléchir à plusieurs cerveaux prend parfois plus de temps mais c’est un apport de matières conséquent qui permet de trouver des manières de travailler moins conventionnelles et plus adaptées au groupe. On bascule alors vers une forme plus personnelle et plus identitaire qui en fait la force du collectif.
Et ce collectif tire son renouvellement de toutes les autres activités artistiques que chaque acteur/actrice a en dehors. C’est un apport régulier de nouvelles visions, de nouvelles techniques, de nouvelles manières de composer.
En écrivant tout ceci, il me saute aux yeux que mon approche du travail considère l’importance d’inventer des formes moins conventionnelles et plus saisonnières afin de ne pas se figer et d’être évolutive. Cette approche me semble être la manière de répondre aux contraintes du statut d’indépendant.e afin de pouvoir se positionner dans plusieurs directions - tout en apportant une matière plus riche.
caïllou.